Viager : « Tout ce qu’on ne connaît pas fait peur » – Presse Océan

Avec une trentaine de franchisés en France, dont une large partie dans le grand ouest, Viagimmo est un nom qui compte dans le domaine du viager. Sophie Richard fondait en 2017, depuis Les Sables-d’Olonne, ce réseau dont la carte indique des implantations à La Baule et à Nantes. « Ce sont des villes où il fait bon vieillir pour nos anciens et qui intéressent beaucoup nos acquéreurs », constate-t-elle. La spécialiste revient sur ce type de vente qui cherche à rajeunir son image. ©Cyril Raineau

Sophie Richard, fondatrice de Viagimmo

Un pari sur la mort ?

« Tout ce qu’on ne connaît pas fait peur, mais les mentalités évoluent. Quand on explique à un acquéreur que plutôt que de laisser son argent dormir, il aide le vendeur à financer sa retraite et à mieux vivre à domicile, le message passe bien.»

La tendance

« Depuis trois ans, nous constatons une augmentation de l’activité à hauteur de 15 %, en France comme en Loire-Atlantique. Tous les feux sont au vert : la réforme des retraites (le vendeur recherchera un complément de revenu), le scandale des Ehpad qui n’incite pas à quitter son domicile, les difficultés pour l’acheteur d’accéder à la propriété en raison de l’inflation et des taux d’intérêt… J’ajouterais l’interdiction de louer des passoires thermiques, qui fait que l’on va transformer ce bien en viager. Par ailleurs, davantage d’enfants de vendeurs se manifestent, car le financement de la dépendance est de plus en plus difficile à assumer financièrement. »

Les avantages

« Le vendeur reste chez lui (ndlr, le viager dit « occupé » représente une très large majorité de ce type de vente ) ; il reçoit une aide financière (le bouquet et les rentes) ; il fait face à moins de frais puisque les gros travaux et la taxe foncière sont à la charge de l’acquéreur… Quant à l’acheteur, il investit dans la pierre, une valeur refuge. II place dans de l’immobilier décoté, du fait de l’occupation du bien par le vendeur. II achète de manière échelonnée dans le temps, sans intérêt d’emprunt, et sans tracas locatif (impayés de loyer, un seul occupant qui entretiendra son logement…)»

Les inconvénients

« Le vendeur ne transmettra pas son bien à ses héritiers. Quant à l’acquéreur, il ne peut vivre dans le logement (ndlr, dans le cas d’un viager occupé). On est là dans de l’épargne immobilière. »

©Cyril Raineau