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Presse écrite
15 mai 2020

Les stratégies pour obtenir des revenus réguliers – Les Echos

Multiplier les sources de revenus réguliers pour compléter sa pension et s’y prendre suffisamment à l’avance pour épargner sans douleur : les conseils des spécialistes pour préserver son niveau de vie.

Pour disposer de revenus réguliers complémentaires la retraite venue, il est conseillé de s’y atteler plusieurs années avant cette date butoir avec des placements financiers et/ou immobiliers. Pour les conseillers en gestion de patrimoine, cette stratégie d’anticipation s’avère payante sur une longue durée pour deux raisons.
D’abord sur 15, 20, 25 ans ou davantage, il est possible de capter du rendement sur tous les types d’actifs surtout sur les plus risqués et potentiellement les plus dynamiques. Conserver un placement, pendant une à plusieurs décennies, s’avère un moyen efficace de traverser les hauts et les bas de ces marchés sans trop de casse pour, au final, profiter des effets de cycles (boursier, immobilier).

Ensuite, selon le proverbe « les petits ruisseaux font les grandes rivières », se livrer tôt à une discipline d’épargne permet d’investir au fil de l’eau avec des sommes modestes. Cette stratégie est une façon de ne pas s’astreindre à effort d’épargne trop lourd pour ses finances. Les versements sont calibrés selon ses capacités financières du moment. En immobilier, on choisit son investissement en fonction du poids admissible des mensualités du crédit, sachant qu’il est aussi possible de moduler sa durée. Pour alimenter des produits financiers, on instaure des versements périodiques programmés. A géométrie variable, ces montants sont plus facilement ajustables en fonction de révolution de ses finances au cours de sa vie professionnelle.

 

Rente ou retraits réguliers

Une façon de doper sa retraite consiste à investir dans des produits générant à la sortie des revenus réguliers, sous forme de revenus locatifs (SCPI) ou de rente (PER, vente en viager). Pour comparer et mettre en perspective les différentes solutions à la disposition de l’épargnant, trois simulations ont été réalisées avec un effort d’épargne sur quinze ans. Il apparaît que les revenus d’appoint perçus au terme de cette période de constitution de son épargne diffèrent selon les formules.

Dans nos exemples, ils s’élèvent à 2.943 euros de revenus locatifs annuels en cas de détention d’un portefeuille de SCPI avec un rendement de 4 % ; à 4.162 euros annuels pour une sortie d’un PER à 100 % en rente viagère et à 5.180 euros suite à une vente immobilière en viager. Relevons qu’avec une sortie en rente viagère, les capitaux sont aliénés définitivement, autrement dit ces sommes ne seront pas perçues par les héritiers en cas de décès (prématuré ou pas) de l’épargnant.

« La vente en viager est appréciée des seniors car c’est une façon de ne pas solliciter financièrement leurs proches durant leur grand âge. Ces personnes âgées sont tranquilles concernant leur autonomie financière. De plus, en cas de départ en maison de retraite souvent coûteuse, le senior sait qu’il percevra une rente viagère majorée », explique Sophie Richard, fondatrice du réseau Viagimmo.

Une panoplie de solutions qui, au moment du départ à la retraite, peuvent être modulées en fonction de la situation fiscale, financière et patrimoniale de l’épargnant.

Au terme de 15 ans d’épargne, les revenus annuels générés par la détention de parts de SCPI s’élèvent à 2.943 euros et 4.162 euros pour un placement dans un PER avec une sortie en rente viagère. Une rémunération dopée par l’avantage fiscal du PER à l’entrée. « Attention, le choix de la rente viagère comporte un risque. Le capital est définitivement aliéné, aussi en cas de décès prématuré, l’épargne est perdue pour les héritiers sauf à avoir choisi l’option d’une rente à annuités garanties », explique Philippe Malatier de K&P Finance. « D’où l’intérêt de mixer une sortie partielle en capital et en rente. » En faveur des SCPI, les revenus versés par la société de gestion sont réguliers et ininterrompus.

Avec le PER, l’épargnant consomme le capital constitué. Viager : au terme de 15 ans, (après le décès du vendeur et le logement libéré). Trois options s’offrent au propriétaire : louer le bien nu (750 euros par mois) ; céder le bien à sa valeur de marché (230.000 euros) ; l’occuper et le vendre en viager.
(Sources : K&P Finance, ERES, mars 2020 et Viagimmo, mars 2020 )

 

PER mode d’emploi

Le PER individuel est un produit d’épargne à long terme. Il vous permet d’économiser pendant votre vie active pour obtenir, à partir de l’âge de la retraite, un capital ou une rente. Dans ce cadre juridique et fiscal peuvent s’inscrire aussi bien un compte titres qu’un contrat d’assurance de groupe. Sauf indication contraire, la gestion des sommes versées sur le PER se fait suivant le principe de la gestion pilotée. Cela signifie que lorsque le départ en retraite est lointain, l’épargne peut être investie sur des actifs plus risqués et plus rémunéra teurs.

A l’approche de l’âge de la retraite, l’épargne est progressivement orientée vers des supports moins risqués. La sortie s’effectue sous forme de capital (fractionné ou non) ou de rente ou par une combinaison des deux. Le décès du titulaire avant l’échéance du contrat entraîne la clôture du PER et l’épargne constituée est reversée au(x) bénéficiaire ) désigné(s) au moment de la souscription.

En cas de sortie en capital, les versements volontaires ayant fait l’objet d’une déductibilité fiscale en cours de contrat seront soumis à l’impôt sur le revenu et les produits de l’épargne, au prélèvement forfaitaire unique (PFU). En cas de sortie en rente, celle-ci est soumise à l’impôt sur le revenu selon différentes modalités.

Source : Les Echos – Journaliste : Laurence Boccara