Viagimmo veut donner un coup de jeune au viager – Les Echos Excecutives
Né en automne 2017, ce réseau immobilier entièrement dédié au viager annonce son lancement en licence de marque en 2018. Convaincue que cette formule a un brillant avenir, la fondatrice Sophie Richard ambitionne d’ouvrir des agences partout en France.
Lorsque Sophie Richard ouvre son agence immobilière aux Sables-d’Olonne en 2012, elle décide tout de suite de se spécialiser dans le viager. Il faut dire que, comme elle l’explique, ses dix années d’expérience en tant que juriste dans une Association départementale d’information sur le logement et l’énergie (Adile) ont beaucoup joué : « Il s’agit d’un véritable observatoire du logement et tout au long de ces années je me suis rendu compte que le viager représentait une véritable solution pour le plus grand nombre, aussi bien les seniors propriétaires que les acquéreurs. » Sa décision est donc prise : créer un réseau immobilier spécialisé dans le viager, qui portera le nom de Viagimmo.
Le viager, qu’est-ce que c’est ?
Tout le monde ou presque a une idée de ce qu’est un viager, « mais beaucoup n’en connaissent que le principe global » , estime l’ancienne juriste.
Un viager, c’est un contrat d’achat passé entre un propriétaire senior et un futur acquéreur portant sur un bien immobilier. Deux possibilités : soit la vente se fait en viager occupé, c’est-à- dire que le propriétaire continue d’habiter dans son logement, soit en viager libre, ce qui peut arriver lorsque le vendeur est dépendant et contraint de rejoindre un institut spécialisé, par exemple.
L’acheteur (aussi appelé débirentier) verse tous les mois une rente viagère au vendeur (ou crédirentier) jusqu’à la fin de la vie de ce dernier. Il peut aussi verser un capital appelé « bouquet » le jour de la vente notariée pour compléter cette mise. Le montant de la rente est calculé selon la valeur vénale du logement et l’espérance de vie du vendeur.
Ainsi, il s’agit d’un contrat dit « aléatoire » puisque la durée de vie du vendeur est inconnue. Un aléa qui constitue un élément fondamental dans la relation contractuelle.
Une image à redorer
Dans l’imaginaire collectif, le viager ne bénéficie pas d’une image très positive. « Le viager est une solution qui existe depuis longtemps et qui s’avère pourtant très moderne » , précise Sophie Richard. Pourquoi ? « Tout simplement parce qu’il permet de subvenir aux besoins du quatrième âge – et nous savons que certaines personnes âgées, bien qu’elles soient propriétaires, n’arrivent pas à vivre convenablement – tout en restant à domicile, palliant ainsi le manque de places en maisons de retraite » , souligne la dirigeante.
Pour l’acquéreur, le viager permet de devenir propriétaire à prix réduit, sans avoir à mobiliser un capital de départ trop important – s’épargnant ainsi, dans la majorité des cas, un emprunt bancaire – tout en donnant son argent à une personne qui le réinjectera dans l’économie en consommant. « En cela, le viager est une réponse vertueuse aux problématiques intergénérationnelles et au contexte socio-économique actuel » , assure Sophie Richard.
Ouvrir 50 agences ces prochaines années
Afin d’accélérer son développement, le réseau s’est lancé en licence de marque début 2018. De nouvelles agences Viagimmo ouvriront très prochainement à Nantes, Bordeaux, Marseille et Vannes et l’enseigne recherche de nouveaux candidats pour mailler le reste du territoire.
« Nous voulons prendre le temps de recruter les bonnes personnes sans faire la course à l’ouverture » , nuance Sophie Richard, qui recherche avant tout des viagéristes empathiques et pédagogues, capables d’accompagner vendeurs et acquéreurs tout au long du viager. L’objectif : ouvrir une dizaine de nouvelles agences chaque année . A terme, Viagimmo pourrait atteindre les 50 agences en France, selon les estimations de sa fondatrice.
Chiffres clés
- Droit d’entrée : 12 000 euros HT.
- Formation initiale : 4 000 euros ; durée : une semaine en agence pilote aux Sables-d’Olonne.
- Durée du contrat de licence de marque : 5 ans.
- Apport personnel minimal : 20 000 euros.
- Redevance de marque : 390 euros par mois (HT) + une somme variable correspondant à 5 % du chiffre d’affaires.
Source : Les Echos Excecutives – Journaliste : Jennifer Matas